Lianes et vie sauvage envahissent le Point d’Eau
À l’initiative de l’association locale Opale (Ostwald, protection et amélioration de l’environnement), une équipe de sept photographes, artistes et militants associatifs met en scène, au Point d’Eau à Ostwald, photographies, chants d’oiseaux enregistrés dans la commune, sculptures, découverte des originalités de la flore et paysages présents à Ostwald dans les forêts de la Nachtweid, du Niederwald, le long de l’Ill et de l’Ostwaldergraben, autour des plans d’eau du Gerig et du Bohrie. L’exposition est ouverte le 5 juin et sera visible à l’occasion des Folks, le Festival de musique d’ici et d’ailleurs organisé devant le Point d’Eau le samedi 25 juin.
Il est question de de mettre en lumière la flore et la faune qui permettent aux Rives du Borie de revendiquer le label éco-quartier et qui justifie le Grand prix du Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie pour la restructuration des Rives du Bohrie autour de l’étang, du cours d’eau, l’Ostwaldergraben, et des zones humides.
Petit paradis
Coin de paradis terrestre sauvé, le Kreuzelegert, ce bois situé derrière le Point d’Eau. Il s’agit là d’un bout de forêt alluviale de l’Ill ou les arbres enchevêtrés, le climat sauvage, l’eau de la nappe, le vert des feuilles aux formes infinies, les fouillis de liane, le parfum de fleurs, cris des oiseaux, taille et le volume des arbres n’ont rien à envier à ceux, célèbres, de la forêt du Rhin.
Théo Trautmann, Président du Conservatoire des Sites Alsaciens, écrivait à propos de cette forêt du Kreuzelegert: « Associés aux frênes, on trouve de vieux chênes (mono- à bicentenaires) avec de majestueux manchons de lierre, des érable planes et sycomores, des peupliers noirs de taille très élevée, et surtout d’énormes merisiers à grappes, présentant au printemps sur les lisières extérieures et intérieures des falaises en cascades de floraisons blanches de toute beauté.
Des photographies
La grande densité végétale en sous-bois offre le gîte à toute une série de petits mammifères, les plus visibles étant les écureuils et les hérissons et, plus facilement repérables, les renards. L’ornithologiste sera frappé par la diversité et la densité de la population d’oiseaux (supérieure en moyenne à celles des forêts médio-européennes « classiques »), emblématisée par les pics (épeiches et verts), qui trouvent dans cette forêt les conditions nécessaires à leur reproduction ».
Les visiteurs découvriront, notamment, les photos que Théo Trautmann a prises à Ostwald il y a quelques années.
À l’autre bout, le long de l’Ostwaldergraben, Francis Ernst et Jean-Michel Auchecorne ont découvert un paysage de roselières et de landes, protégée comme une terre vierge par le Conservatoire des sites alsaciens chargé de la renaturation. Ils montrent les richesses de la nature qui reprend ses droits le long de l’Ostwaldergraben.
Un appel à résister
Ils ont été inspirés par l’ambiance qui entoure l’emplacement des sources et résurgences à l’entrée du parcours de santé. On peut encore voir, à gauche, un marécage plus ou moins grand selon la saison. C’est d’ailleurs, selon les historiens, à ce niveau que ressortaient à la surface des eaux claires et limpides donnant naissance à un petit ruisseau. Les tableaux exposés encadrent des sculptures d’Antoine Halbwachs. Le bois qu’a travaillé l’artiste local renvoie à la nature, le Kreuzelegert, qui touche la verrière du Point d’Eau.
Il s’en est fallu de peu pour que ces milieux boisés exceptionnels, réduits comme peau de chagrin, ne disparaissent. La mobilisation des protecteurs de la nature et des générations d’élus obstinés et efficaces ont permis, à ce jour, d’éviter l’invasion des urbanistes et des promoteurs immobiliers. L’exposition « Lianes et vie sauvage » appelle à résister encore et toujours, insistent les responsables de l’Opale.